La tragédie racinienne
LA TRAGEDIE RACINIENNE
Sujet
:
Selon A. Adam, le théâtre racinien dépeint " un monde cruel, peuplé d'êtres passionnés et faibles, entraînés par les fatalités de leur sang". Commentez cette affirmation à la lumière de vos lectures des tragédies raciniennes.
INTRODUCTION
Élevé dans les petites écoles de Port-Royal les champs, Racine est, dès son plus jeune âge, imprégné profondément par le jansénisme, qui marque également ses tragédies. C'est ainsi que l'on a pu dire de ses pièces qu'elles montrent : "un monde cruel, peuplé d'êtres passionnés et faibles, entraînés par les fatalités de leur sang". La lecture de cette citation laisse émerger plusieurs axes d'étude : tout d'abord un monde cruel, ensuite la faiblesse et la passion des personnages, enfin, le poids de la fatalité. I UN MONDE CRUEL
A La violence
a) La violence physique exemples :
• Violences de Néron dans Britannicus. L'accession au trône de ce personnage que Racine lui-même désigne par le terme de "monstre" dans la préface de la pièce est la conséquence d'événements tragiques : le suicide de l'amant d'Octavie, la mort de l'empereur Claude, probablement empoisonné par celui même dont il avait fait son héritier et qu'il avait adopté (en lui préférant son propre fils), Néron ; héros également à l'origine de l'enlèvement de Junie et qui affirme, en parlant de Britannicus : "j'embrasse mon rival, mais c'est pour mieux l'étouffer".
• Massacre d'Hippolyte dans Phèdre, déchiqueté plus ou moins directement sur l'ordre de son propre père.
• Dans Phèdre toujours, l'héroïne éponyme demande à celui qu'elle aime de la poignarder.
• La princesse fait preuve d'une grande cruauté puisqu'elle tue des êtres innocents tout en sachant que ce crime est inutile (elle utilise l'expression "tourments inévitables") : " De victimes moi-même à toute heure entourée, Je cherchais dans leur flanc ma raison égarée" (Phèdre, Acte I, scène 3)
• Violence des Dieux même puisqu'ils