La télé-réalité
Le projet de loi propose une nouvelle télévision publique, qui porte avec encore plus de force sa belle mission de service public : une télévision branchée sur le monde, qui prend le pouls de la société dans sa diversité et donne toute sa place à l’information et au débat ; une télévision qui rassemble, qui trouve le fil rouge pour s’adresser à tous, à travers ses différentes antennes en jouant de tous les genres ; une télévision qui ose, qui prend le risque d’inventer, de surprendre, de défendre de nouveaux programmes, même s’ils ne rencontrent pas, à leurs débuts, le succès qu’ils méritent ; une télévision qui donne du temps, aux créateurs et aux spectateurs ; une télévision indépendante et pluraliste, intelligente et curieuse, qui intéresse sans ennuyer, qui amuse sans galvauder, qui confronte sans niveler ; une télévision exigeante et audacieuse, qui porte très haut ses missions, tout en restant, fièrement, une télévision « grand public ». Pour rendre possible la mise en œuvre de cette ambition collective, la télévision publique ne doit plus dépendre, pour une part de son financement, des ressources publicitaires, et donc des diktats de l’audimat. L’audience, qui traduit l’intérêt, l’adhésion des spectateurs, sera bien sûr mesurée, mais de manière globale, hebdomadaire, mensuelle, et non programme par programme. Seul un financement public, garanti et pérenne, permettra à France Télévisions d’assumer son identité, sa différence. Cette différence existe. Elle a vocation à s’accentuer. Le cahier des charges du groupe France Télévisions et les engagements pris en seront le reflet. Une télévision de service public est d’abord une télévision qui parle de tous et s’adresse à chacun. La publicité clive, elle impose de raisonner en termes de cibles, de segments. La démarche du nouvel audiovisuel public sera tout autre, en se fixant pour objectif de fédérer, au-delà des différences sociétales et générationnelles.