La valeur de l'expérience
Aujourd’hui en France, il est de plus en plus difficile pour un jeune de trouver un emploi en raison de son manque - total ou relatif - d’expérience. En effet, le sens commun semble s’accorder sur le fait que l’expérience est quelque chose de bénéfique, qui aurait alors une valeur positive.
Dans la langue française, le mot « expérience » a une particularité : il exprime différentes idées selon l’adjectif qui le qualifie. Ainsi, nous ne pensons pas du tout à la même chose lorsque l’on évoque l’expérience scientifique ou quand l’on fait allusion à l’expérience sentimentale. Il existe donc un unique mot qui renvoi à plusieurs domaines. La valeur de l’expérience semble alors dépendre du sens qu’on lui accorde. Par exemple, rester coincé une après-midi dans un ascenseur semble être une mauvaise expérience alors que nombreuses sont les théories scientifiques qui s’appuient nécessairement sur des expérimentations. Il y aurait alors une relativité de la valeur de l’expérience.
Mais qu’entend-t-on par valeur de l’expérience ? L’envisage-t-on comme quelque chose de précieux ? Cela renvoie-t-il à une quelconque utilité ? Dans ces cas, l’expérience n’a-t-elle qu’une seule valeur ? Est-elle toujours bénéfique ? Ou au contraire, peut-on accorder des degrés à la valeur de l’expérience ? Si oui, sur quels critères s’appuie-t-on ?
En partant de simples observations de la vie courante, nous pouvons constater que l’expérience est considérée comme quelque chose de positif. Nombreux sont les emplois pour lesquels elle est nécessaire, et il est rare qu’on engage quelqu’un pour un poste à haute responsabilité s’il n’a jamais travaillé dans ce domaine auparavant. On accorde donc une valeur importante à l’expérience puisqu’il s’agit d’un critère nécessaire.
De plus, l’expérience semble être un attribut de la sagesse. En effet, l’imagerie populaire représente le sage sous la forme d’un vieil homme : une longue vie apporterait une grande expérience