La vie est belle
Un seul a été tourné il y a moins de 35 ans ( ! ), et c'est la Vie est belle, de Roberto Begnini.
Il a beaucoup été dit et écrit sur ce film à l'époque de sa sortie, il y a dix ans déjà .
Rarement, cependant, qu'il s'agit là d'un des grands chefs d'oeuvre du cinéma.
Ce qu'il est pourtant.
Certains, même, ont détesté. D'abord, ceux pour qui personne, àpart eux-mêmes, n'ont le droit d'évoquer l'holocauste. Ceux-là sont les ayatollahs de la Shoa, Lanzmann est leur chef de file. Ensuite, ceux pour qui un film n'a de sens que s'il rentre pile-poil dans les cases de leur grilles de lecture marxiste-léniniste. Ceux-là sont les ayatollahs du cinéma CONTRE le public, les Cahiers du Cinéma sont leur courroie de transmission, qui, à propos du Tigre et la Neige, écrivent : "Ce film confirme que Begnini n'a aucune conscience politique".
Et puis, il y a les critiques sincères qui n'ont pas accepté la seconde moitié du film, Pierre Murat est de ceux-là.
La particularité évidente, immédiate, de ce film est qu'il en contient deux qui se déroulent successivement. Dans le premier film, Guido ( Begnini ), personnage tout droit sorti de la Commedia dell Arte, tombe amoureux ( et quand Begnini tombe amoureux, il tombe vraiment, de préférence sur son amoureuse ) de celle qu'il ne cessera d'appeler Principessa. Il faut dire que la jeune femme en question est belle à damner un saint, qu'elle s'apella Nicoletta Braschi, alias madame Begnini à la ville. Et que l'amour fou sera encore là, maître du jeu, dans le Tigre et la Neige. Contre toutes les apparences, Guido, à force de gags qui sont autant de vraies attentions amoureuses, va conquérir le coeur de sa princesse et obtenir sa main.
Cette première partie, aérienne, volubile, est une fantaisie comme rarement le cinéma nous en a offerte. Est-ce que pour autant rien n'annonce le passage à la tragédie, certes pas, les