La ville imaginée
Tout le monde rêve d’une ville idéale. Sauf ceux qui se disent déjà satisfait de la ville qu’ils habitent. Et ils sont rares. Aussi rares que ceux qui trouvent parfaite la société dans laquelle ils vivent. Ainsi pour le philosophe grec Socrate, il était évident que la population d’une cité soit divisée en trois castes distinctes : les artisans, qui fabriquent, cultivent, créent ; les guerriers, chargés de la protection de la citée ; et les magistrats, qui gouvernent. Chacune ayant ses règles et ses taches propres, la société ne serait que mieux organisée et donc proche de la perfection. Cependant penser la ville ne signifie pas uniquement imaginer son organisation politique. Il est également question de son architecture, de son organisation spatiale. Comment cette ville idéale serait-elle aménagée ? C’est cette question qui a amené différents architectes à travers les siècles à élaborer des théories sur l’urbanisme. Charles-Edouard Jeanneret, un architecte du XXème siècle et plus connu sous le nom de le Corbusier, est l’un d’entre eux.
La ville moderne est ainsi devenue une catastrophe d’après l’architecte. Elle n’est plus qu’un désert de pierre et de bitume où règnent le bruit et l‘ennui, où l’automobile a remplacé la nature et où toute règle de géométrie, d’ordre, a disparu.
Et c’est le désordre des centres-villes qui a fait naitre chez les citadins un désir d’évasion : fuir la ville pour se trouver un coin de calme et de verdure. La campagne environnant les cités est ainsi devenue la banlieue pavillonnaire. Une zone aménagée sans plan ni liaison véritable avec l’agglomération où des pavillons trop petits constituent l’image même de la frustration. Ces millions de petites maisons ont entrainé la construction d’un réseau inextricable de routes, de voies ferrées, de canalisations d’eau, de gaz, d’électricité. La ville « s’éparpille » au point de devenir une « ville satellite ».
Selon le Corbusier, il faut