La vision gaulienne de la france
«Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France. C'est par ces mots que le mémorialiste à choisi de commencer ses mémoires de guerre ( TOME 1:L'appel). De l'Appel du 18 juin 1940 à la démission du 20 janvier 1946, tout découle de cette « idée ». La France n'est pas en effet pour De Gaulle un simple nom de pays ni appellation hérité de l'Histoire, d'un espace géographique. C'est une réalité charnelle que le Salut comme les deux tomes qui le précède personnifié, héroïse et exigent en culte presque religieux »
I- Une personnification de la France :
La France est un être vivant qui revêt souvent le visage de la même patrie. → Un être vivant : Enfant, De Gaulle, dans son imaginaire patriotique, voyait déjà la France en « princesse des contes » ou en « Madone » devenu le chef d'un gouvernement de pays ruiné, il l'avait moins auréolé mais toujours comme un être humain. Cette conviction s'exprime par le recours fréquent au procédé stylistique de la personnification. La France est souvent associée à des verbes de mouvements comme si elle agissait et qu'elle était dotée d'autonomie ou de mobilité. Ainsi après la libération elle « se retrouve chez elle », elle « se reprend », elle « reparait ». Elle éprouve aussi des sentiments : le possible retrait des forces alliés devant la contre offensive allemande dans les Ardennes le « touche au plus vif ». Les pays étrangers ont cette même vision de la France. Les Américains la considère comme « une captive énigmatique » ou encore comme « une grande alliée blessée ». La personnification atteint son intensité maximale dans l' exclamation du mémorialiste consécutive à la victoire : « la voici vivante, respectée, recouvrant ces terres et son rang, appelé, aux côtés des plus grands à régler le sort du monde » → La mère patrie : Cette personne, c'est avant tout une mère. L'image souvent stéréotypée de la mère patrie retrouve sous la plume du mémorialiste sa signification et sa