la vérité est-elle affaire de point de vue?
Par conséquent il semblerait que la relation entre point de vue et vérité soit paradoxale par le sens étymologique même des termes. Cette conception de la vérité s’inscrit dans une vision plus générale du Cosmos propre à l’Antiquité grecque où l’harmonie, la beauté, l’ordre, la stabilité et la finitude sont synonymes de perfection.
Cependant, aujourd’hui il est impensable de croire à une vérité absolue qui s’impose à l’Homme si ce n’est pas une foi religieuse qui motive cette croyance. Si le réel est ontologique, c’est à dire qu’il est indépendant de toute créature sensible et qu’il existe en soi, le vrai repose sur le discours que l’Homme porte sur le réel et donc dépend forcément du point de vue d’un sujet conscient et pensant. Le vrai nait d’une réflexion de l’Homme sur le monde, d’un jugement personnel fondé sur une perception particulière. La vérité serait donc affaire de point de vue car elle dépendrait de chacun de nous.
Mais est-ce que cela ne serait affirmer que tout est juste ? Ne réduirions pas ainsi la vérité à toute affirmation ? Ne la condamnerions pas au relativisme? Si la vérité est inscrite dans un espace et dans un temps, toujours liée à l’homme et à son discours sur le monde, peut-on encore parler de vérité et maintenir l’exigence d’universalité? C’est pourquoi il faudrait s’interroger sur les conditions nécessaires au