La bonne parole de barack obama
Sylvie Laurent*
L’ART du langage de celui qui n’était encore il y a peu qu’un candi- dat en campagne a charmé ses auditeurs jusqu’à la victoire. Obama a conquis le pays par sa parole et, au soir du 4 novembre, son “Yes we can!” («Oui, nous pouvons ») a vibré avec une telle intensité que l’homme et le moment historique se sont alors confondus dans un même souffle. La foule de Chicago et le pays démocrate tout entier ont scandé ces mots qui symbolisent …afficher plus de contenu…
Lee Cary, “Obama’s Oratorical Motif”, American Thinker, 15 novembre 2008.
19. Voir Jeff Zeleny, “Clinton Camp Says Obama Plagiarized in Speech”, The New York
Times, 19 février 2008.
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04-a-Laurent:Mise en page 1 8/12/08 10:14 Page 17Cet argument, et d’autres d’ailleurs, furent effectivement utilisés avant lui par son ami Deval Patrick, gouverneur noir du Massachu- sets. Obama reconnut l’emprunt avec d’autant moins de scrupules que le même reproche d’usurpation fut adressé à King, témoignant alors d’une ignorance cruelle de la tradition pastorale noire. Comme le prix Nobel, Obama se réapproprie aussi certaines parties de ses propres discours, qu’il intègre dans de nouvelles allocutions et l’on est parfois surpris de retrouver intacts des paragraphes entiers de …afficher plus de contenu…
25. Voir Mica Pollock, Colormute: Race Talk Dilemmas in an American School, Kindle Edi- tion Princeton University Press, 2004.
26. K. Garber, “Rhetoric and Speaking Style Affect the Clinton-Obama Race”, art. cité.
27. Favreau a particulièrement mis l’accent sur la capacité d’Obama à faire correspondre le récit de sa propre existence avec la grande narration américaine, qui touche selon lui au cœur chaque électeur. Cité dans Richard Wolffe, “In His Candidate’s Voice”, Newsweek, 6 janvier
2008.
28.Roland Barthes par Roland Barthes, Paris, Le Seuil, 1975.
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04-a-Laurent:Mise en page 1 8/12/08 10:14 Page 19l’environnement des individus et leurs sentiments. Omniscient,