La bruyère, les caractères, livre vii, « des biens de fortune
Introduction Jean de La Bruyère fait paraître une première édition des Caractères en 1688. Il s’agit d’abord d’une traduction des Caractères de l’écrivain grec Théophraste, suivie des
Caractères ou Mœurs de ce siècle de La Bruyère. L’auteur revendique ainsi son appartenance au camp des Anciens dans la querelle des Anciens et des Modernes, car il considère que les Anciens sont des modèles indépassables …afficher plus de contenu…
La Bruyère adopte ici un style heurté avec progression à thème constant, c’est-à-dire que toutes les propositions commencent par le même sujet (« il » en anaphore), ce qui est une façon de souligner que le personnage est au centre de son monde. Ce procédé est d’ailleurs étendu à l’ensemble du texte. l. 4-6 : Le portrait dynamique se poursuit, toujours au présent, qui a ici une valeur d’habitude. Les actions décrites par les verbes de la phrase ne renvoient pas à un fait précis et anecdotique, mais à des manières qui se répètent systématiquement et qui sont le signe d’un caractère qui ne sera clairement défini qu’à la fin du texte. Ces manières sont très théâtrales, ce que montre le verbe « déployer » qui signale un grand geste, …afficher plus de contenu…
La Bruyère veut que son lecteur ait l’impression que le personnage évolue devant lui, c’est pourquoi il utilise le procédé de l’hypotypose [donner l’impression par la vivacité de la description ou du portrait que la scène ou le personnages sont devant nous], marqué ici par la juxtaposition des propositions, l’utilisation du présent, et la succession d’actions courtes et frappantes. La phrase suivante apporte une information nouvelle : Giton dort de façon déréglée, à n’importe quel moment, ce qui prouve qu’il ne travaille pas, qu’il n’a