La déchéance d'un homme - osa d'osalu
D’UN HOMME
PAR OSAMU DAZAÏ TRADUIT PAR GEORGES RENONDEAUNé en 1909 dans une riche et puissante famille du Japon, Osamu Dazai a mené jusqu’à sa mort une vie folle et désespérée. Morphinomane, tuberculeux et alcoolique, il tenta plusieurs fois de suicider. Auteur d’une excellente nouvelle,
La femme de Villon, parue en 1947, puis de ses deux romans principaux, Soleil couchant et La déchéance d’un homme, il avait commencé un autre roman …afficher plus de contenu…
La classe riait. Bientôt, il rentra dans la salle des professeurs. Avait-il fini sa lecture ? Le visage tout rouge, il riait aux éclats et à l’instant il fit lire ma copie aux autres professeurs. J’étais très content.
J’eus du succès comme espiègle. Après avoir été l’objet de respect, je réussis à me débarrasser de ce respect. Sur le carnet de correspondance avec les parents il y avait un maximum de dix points pour toutes les matières. Pour la conduite seule j’obtenais tantôt six, tantôt sept points, ce qui faisait rire toute la maison.
Cependant, ma nature foncière était généralement aux antipodes de ce rôle de petit espiègle. À cette époque les domestiques m’enseignèrent des …afficher plus de contenu…
Sur l’insigne de la casquette réglementaire du collège, de même que sur les boutons de l’uniforme, était représentée une fleur de cerisier.
Notre maison, ainsi que celle d’un parent lointain, se trouvaient tout près du collège et c’est pour cette raison aussi, non moins que pour le voisinage de la mer et des cerisiers, que mon père avait choisi ce collège pour moi. Confié à cet établissement et me trouvant tout à côté du collège, quand j’entendais la cloche sonner le rassemblement pour le salut du matin[6], je courais au collège. J’étais un élève passablement paresseux ; malgré cela j’acquis de jour en jour, grâce à mes bouffonneries, la popularité dans ma