La description de la description
I. Narration et description
Comme le souligne Gérard Genette dans Figures II, notre imprégnation par la lecture des grands romans du XIX e siècle, appuyée par la prédilection de l'enseignement scolaire pour l'étude des morceaux choisis narratifs ou descriptifs et les exercices d'écriture, contribue fortement à ancrer l’opposition entre description et narration dans notre « conscience littéraire ». La narration …afficher plus de contenu…
»
La description doit être également motivée, c’est-à-dire que l’auteur doit introduire dans le récit une situation qui la justifie. Par exemple, l’apparition d’un personnage inconnu du lecteur implique sa description.
Philippe Hamon a relevé divers procédés dans le roman réaliste pour motiver la pause descriptive :
- l’introduction d’un acteur doué de la possibilité de voir, d’observer : le peintre, le promeneur, l’espion, le néophyte, etc. ;
- la présence d’un personnage dans un cadre propice. Par exemple, un personnage arrivant au sommet d’une colline découvre un paysage qui l’émerveille ;
- des scènes-types comme : l’arrivée en avance à un rendez-vous, la visite d’un appartement, la promenade, l’accoudement à une fenêtre, l’intrusion dans un lieu inconnu,
etc. …afficher plus de contenu…
Ils se taisaient : ainsi je comprenais ma solitude.
[…] Au moment où la lune se leva, ma tristesse devint plus grande. A sa clarté, quand je vis l’étendue déserte des étangs, je découvris l’immensité de ma solitude. (Henri Bosco, L’enfant et la rivière).
Dans cet extrait, le paysage se présente comme le reflet de l’état d’âme du personnage, il sert de médiation expressive entre le personnage et ses sentiments.
Selon Laurent Jenny (2004, [en ligne]) : « cette fonction de la description apparaît à la fin du XVIII e siècle avec l'avènement du romantisme. La description […] établit une