La fortune des rougon, chapitre 16
Cette attitude de coupable est renforcée par le fait qu’il réponde à sa mère « à voix basse ». Personne ne risque de l’entendre, comme précisé plus haut le bruit des voix est assourdissant, pourtant pour évoquer la mort de son cousin Aristide baisse la voix ce qui trahit encore plus sa mauvaise conscience et sa culpabilité. Et pour cause, il était présent sur la scène du crime mais s’est contenté d’observer. Le simple aveu de sa présence est déjà l’aveu de sa culpabilité. Il était là mais n’a rien fait, il s’est contenté de regarder son cousin se faire tuer. L’atmosphère semble se glacer à l’évocation de la mort criminelle de Silvère, Félicité est prise d’un « léger frisson », comme son fils plus tôt. Un certain malaise s’installe au milieu de cette scène de fête, de célébration du triomphe Rougon. Les morts ne peuvent …afficher plus de contenu…
Les Rougon sont désormais unis par deux types de lien du sang : les liens familiaux et criminels. Après ce constat terrible, Félicité aperçoit dans le logement tant convoité qu’elle imaginait déjà habiter, le cierge allumé, symbole de religion et de recueillement auprès du corps de M. Peirotte. D’un côté de la rue le banquet bruyant des vainqueurs, de l’autre la veillée funéraire d’un mort. La mort de M. Peirotte est le symbole de l’absurdité de la violence : il meurt de manière quasi accidentelle en s’offrant au tir des soldats ,qui, après avoir exterminé les derniers insurgés ont encore envie de tuer. Félicité se sent responsable de cette mort, elle l’a explicitement souhaitée, en effet , c’est pour le couple Rougon une mort inespérée et providentielle