La mort dans Gilgamesh
La mort est donc réduite à un événement qui n’arrive qu’aux autres. Cette simplification permet de ne pas nous impliquer dedans et d’écarter nos angoisses loin de nous par un rejet sur les autres. A partir du moment où l’on considère que la mort ne nous concerne pas alors nous nous arrangeons pour jeter loin de nous la réflexion à ce sujet et de nous accorder sur le fait que seuls ceux qui sont possibles de détenir la réponse sur l’existence d’une vie après la mort, sont les morts. Pourtant, si l’idée de la mort nous affecte dans l’événement de la disparition des proches, elle paraît, en revanche n’être qu’un fait banal lorsqu’il s’agit de la mort des autres. Ces morts sans visages, réduits à l’abstraction du nombre de victimes que comptabilisent les journaux, ces personnes célèbres qui deviennent alors des héros le jour de leur mort ne …afficher plus de contenu…
C’est donc cela qui nous amène à penser comme Paul Valéry que la mort ne concerne que les autres. La mort est donc un fait observé chez les autres. Nous savons que nous ne ferons jamais l’expérience de cette dernière consciemment. Nous ne parvenons donc pas à nous projeter. La mort ne concerne que les autres dans toutes les expériences observées. Ainsi cela nous arrange de penser comme cela car nous pensons que nous ne serons jamais confrontés à l’idée de mort. « Lorsqu’elle est, je ne suis pas et lorsque je suis, elle n’est pas », la mort nous est inconnu dans l’expérience même, nous ne la rencontrerons jamais. La mort nous concerne tous personnellement mais lorsque nous mourrons, elle ne nous concerne plus. Ainsi, nous ne rencontrerons jamais la mort mais elle reste perpétuellement à venir, c’est cette notion qui angoisse. Projeter la mort sur les autres par le biais de l’expérience permet une vie heureuse dans l’ignorance de ce