Leçon agrégation Gervaise Assommoir
En fait Gervaise est avant tout une femme du peuple, celle qui cherche à fonder une famille, à réaliser son « idéal » dans la ville de tous les possibles. Mais Gervaise se trouve du jour au lendemain prisonnière des barrières où elle devra moisir. Voilà illustrée une forme de déterminisme social que le romancier met en scène dans son « roman sur le [et du] peuple ». D’un autre côté, il est question ici d’une désillusion, des rêves qui s’envolent faisant ainsi de l’héroïne une version zolienne et populaire de Madame Bovary.
Mais ne faudrait-il pas souligner que dans L’Assommoir la problématique est d’abord positiviste avant d’être esthétique. Gervaise appartient certes à «un romantisme de la désillusion » dont les héros de Flaubert sont une sorte d’emblème, mais elle d’abord celle qui inaugure à un réalisme de la décadence et à un réalisme « décadent ». dans le premier cas par sa référence à une époque où le bonheur est une valeur rare, d’autant plus que l’histoire se déroule dans le milieu ouvrier. L’on assiste en fait dans cette fin de siècle [le roman est publié en version intégrale en1877] à la montée du sentiment de déception qu’ont générées les guerres européennes, à un effritement des croyances et de la foi1[1] ; le réalisme dont il est ici question, est celui qui décrit un univers où s’éveillent tous les