Le bal de sceau
Chez Balzac, elles ont la réputation d’être rébarbatives, alourdies des descriptions et des portraits par lesquels il met en place l’illusion réaliste. Deux raisons justifient aux yeux de Balzac cette technique d’écriture. Pour que l’on puisse comprendre une histoire, il faut d’abord en connaître le cadre et le contexte. Pour s’y intéresser, il faut ensuite éprouver le sentiment qu’elle pourrait être réelle.
Dans Le Bal de Sceaux, l’exposition est essentiellement consacrée au contexte historique. On y apprend toute l’histoire de M. de Fontaine et de sa famille (voir p.12 de la présentation).
A travers ce récit, Balzac veut montrer le poids du passé sur le présent. Il expose donc longuement ce que sont les rapports des principaux personnages avec l’Histoire, qu’ils l’aient vécue, comme M. de Fontaine, ou qu’ils l’idéalisent comme Emilie.
Les contemporains de Balzac aimaient ces romans à clés et cherchaient à mettre un visage derrière chacun des personnages.
2. D’où vient la difficulté à conclure le mariage d’Emilie ? Qui met des obstacles à son mariage ? Pourquoi est-ce peu habituel dans le milieu social où elle évolue ?
Toute l’intrigue du Bal de Sceaux repose sur la difficulté à conclure le mariage d’Emilie. Traditionnellement, l’obstacle à l’amour vient du fait que c’est le père qui choisit le fiancé sans tenir compte de l’avis de sa fille. Ici, Emilie est libre de faire son propre choix, et la difficulté vient de la définition qu’elle donne elle-même du mari idéal. Ce portrait est celui du parfait aristocrate, dont l’élégance de l’âme égalerait celle du corps. Lorsqu’elle rencontre l’être inespéré qui rassemble apparemment toutes les perfections, il lui est impossible d’acquérir la certitude, dans la société aux repères incertains de la Restauration, qu’il est noble, question qui constitue le nœud central de l’intrigue (voir présentation