Le baroque
A l’origine, le terme « barroco » est un mot portugais évoquant un rocher ou une perle de forme irrégulière. Puis au XVIIIe siècle, le mot acquiert un sens figuré et désigne ce qui est « bizarre », « irrégulier », « inhabituel » ou « choquant ». Par extension on l’utilise pour qualifier l’art du début du XVIIe siècle, qui apparaissait comme une forme décadente de l’art de la Renaissance. Le mot a alors une connotation péjorative et n’a été employé que tardivement par l’histoire littéraire par similitude avec les beaux-arts.
1°) Contexte historique
Il se situe entre l’humanisme et le classicisme. Il naît dans les années 1570-1580. La crise est alors triple en Europe: religieuse (la Contre-réforme combat le protestantisme), économique (famines et pénuries), intellectuelle (conflit entre les religieux et les savants) et politique (conflit entre l’Angleterre et l’Espagne).
2°) Les thèmes baroques
A priori un art chargé et tourmenté. Le baroque s’exprime surtout à travers l’architecture, la peinture et la sculpture. On distingue traditionnellement un baroque noir (exprime les tensions et les angoisses) d’un baroque blanc (plus joyeux, ornemental).
a/ Illusion, mélange, mobilité
• L’Illusion comique (1636) de Corneille est un bon exemple de pièce baroque. On y trouve un magicien et des comédiens. Elle comporte également une mise en abyme (Une mise en abyme désigne l’enchâssement d’un récit dans un autre récit, d’une scène de théâtre dans une autre scène de théâtre (théâtre dans le théâtre), ou encore d’un tableau dans un tableau, etc.). L’idée selon laquelle le monde n’est qu’un théâtre illusoire qui exprime les incertitudes de l’univers est fondamentale dans l’art baroque.
« Je tiens ce monde pour ce qu’il est : un théâtre où chacun doit jouer son rôle. » (William Shakespeare, Le Marchand de Venise, 1596)
• La tragi-comédie est un genre nouveau. Il permet de s’adapter à une esthétique du mélange. Le