LE BLASON
LE BLASON
DEFINIION
Le blason est une forme de poème à la mode au XVIe siècle, généralement versifié et à rimes plates. Il renferme soit l'éloge, soit la satire (on parle alors de contre-blason) d'un être ou d'un objet. Le plus souvent, l'objet du poème est le corps féminin, ou une partie de celui-ci. ("Blason du beau tétin" de Marot, "Le Front" de Maurice Scève", "Blason de l'œil" de Mellin de Saint-Gelais, "Le Blason" de Georges
Brassens, etc... ).
Dans le même esprit, certains poèmes évoquent le corps entier en détaillant successivement ses différentes parties
("Marie, vous avez la joue aussi vermeille..." de Ronsard,
"L'Union libre" de Breton).
Le blason se fait parfois satirique : on parle alors de "contreblason" ("Blason du laid tétin" de Marot, "O beaux cheveux d'argent..." de Du Bellay).
Le blason est très présent dans la poésie galante, ou il est prétexte à des jeux littéraires (« Les cheveux blonds » de
Tristan L'Hermite). Le genre est revenu en vogue au
XXe siècle, où il a été illustré par Paul Éluard (« Blason des fleurs et des fruits »), Georges Brassens (« Le Blason ») et
André Breton (« Clair de terre »)
A savoir pour l'oral de français
HISTOIRE
Le blason apparaît au milieu du XVème siècle, comme une surgeon tardif du "dit" médiéval. Mais il se trouve qu'à
Ferrare où le ressuscite Marot, exilé vers la fin de 1535, il va prendre la forme exclusive de l'éloge (ou inversement du vitupère, comme on dit à l'époque) du corps féminin.
Pendant une quinzaine d'années, les poètes français rivalisant avec Marot, vont faire rêver sur les beautés du corps de leurs belles amies réduit à l'absolu d'un détail qui devient monde.
FORME
Le blason ne suit pas de règle fixe. A l'époque de Marot, il est généralement bref, en rimes plates, en octosyllabes ou décasyllabes. D'habitude, on s'adresse directement à la partie du corps célébrée en empruntant le modèle rhétorique de l'apostrophe.