Le bourgeois gentilhomme
Texte reproduit avec l'aimable autorisation de Catherine Cormier, étudiante au cégep de Drummondville.
© Catherine Cormier, 2006
Le XVIIe siècle, c'est le siècle classique, le siècle de Louis XIV, mais c'est aussi le siècle de Molière, dramaturge au nom à jamais uni à la langue française comme celui de Shakespeare à l'anglaise. S'il a si bien survécu au passage du temps, c'est que ses comédies ne se cantonnent pas dans la farce, mais servent à aussi à critiquer des types: l'avare, la précieuse, le vieillard libidineux, le noble, le bourgeois... Cette critique souvent mordante, loin de hâter le vieillissement d'une oeuvre dans laquelle on serait en droit de s'étonner que le public se reconnaisse, lui conserve au contraire toute son actualité. Dans le Bourgeois gentilhomme, Molière s'exprime sur l'idéal de la société de son temps : l'honnête homme, idéal différent de ceux d'aujourd'hui, peut-être, mais servant à mettre en lumière des défauts fort communs. De manière comique, il décrit deux hommes se prenant pour ce qu’ils ne sont pas, c'est-à-dire des personnes de qualité. Se croyant au-dessus de tout le monde et se donnant un air, Dorante et M. Jourdain, ridiculisent les gens qui changent de personnalité afin d'entrer dans les critères de sélection de la société. Exagérant leurs défauts tels que la vanité, la malhonnêteté, la flatterie et la manipulation, Molière dénonce l'hypocrisie et montre la vraie nature de ces deux personnages.
L'honnête homme n'est pas flatteur, car il reste toujours naturel. Dans cette comédie-ballet qu’est le Bourgeois gentilhomme, Molière critique ses contemporains et leur manière mesquine de vanter les mérites de quelqu'un afin d'obtenir quelque chose. À l'aide du personnage de Dorante qui ment à M. Jourdain, il montre à quel point ils sont loin d'être des honnêtes hommes :
Dorante : Comment, Monsieur Jourdain ? Vous voilà le plus propre du monde !
M. Jourdain : vous voyez.
Dorante : Vous avez