Le bovarysme de la femme bourgeoise
Pourquoi développer un discours critique sur le féminisme radical alors que de nombreux éléments semblent lui donner raison? La mise en dépendance des femmes par Napoléon 1er était bien réelle. L’homme chef de famille, la femme ne pouvant travailler qu’avec l’accord de son mari, c’était la loi.
Le bovarysme de la femme bourgeoise
Les premières femmes qui ont conduit des voitures ont dû vaincre des préjugés. Elles n’ont eu le droit de vote que vers le milieu du XXe siècle (mais les hommes environ 50 ans plus tôt seulement, on l'oublie souvent). Alors le féminisme ne serait-il pas justifié?
Il faut préciser que la période généralement citée en référence est le XIXe siècle. Dès la Renaissance le statut de la femme a été dénigré. Etait-ce la conséquence d’une forte militarisation du monde médiéval, où la prédominance du masculin guerrier s’est affirmée, au détriment du féminin? Il y a comme un cycle, une balance entre le féminin et le masculin. Si le XVIIe siècle a vu un retour en force du féminin par le libertinage assumé, une certaine liberté sexuelle des femmes comme des hommes, une féminisation des hommes (perruques, poudre, mode vestimentaire), le XVIIIe et surtout le XIXe siècle ont produit une culture dévalorisante pour les femmes.
Pas toutes les femmes cependant: essentiellement celles de la bourgeoisie. Car dans les campagnes les paysannes restaient des femmes puissantes, gérant l’argent du ménage et oeuvrant à l’exploitation familiale. Vincent Rautureau a décrit la vie des femmes au XVIIIe siècle dans la petite ville de Châteaubriant en Loire-Atlantique, à partir de documents judiciaires qui racontent la vie des gens.
On sait que sous le code Napoléon, « Le mari administre les biens du ménage, mais aussi les biens propres de sa femme. Mais les faits sont plus nuancés : un menuisier déclare aux juges de Châteaubriant qu’il a refusé de vendre un chaudron parce que c’était sa femme qui en aurait hérité et