Le brouillon a connu une récente émergence comme support didactique, il n’est plus vu comme un outil routinier mais plutôt nécessaire aux mauvais scripteurs. Le brouillon est un outil déclencheur du processus rédactionnel pour former un sujet locuteur-scripteur. Il joue deux rôles importants : didactique et psychologique, il permet à l’enseignant de l’exploiter en classe de FLE et permet aussi à l’apprenant d’utiliser ses performances et d’exposer ses idées qui seront organisées par la suite afin de produire le texte final.
Le brouillon est une réalité matérielle avant de faire l’objet de plusieurs études. Il fut dans un temps une tradition cachée et dévalorisée de la part des scripteurs comme des maîtres, contrairement à l’écrivain qui lui octroie une place sacralisée. Comme toutes pratiques sociales, le brouillon scolaire évolue avec le temps, change de sens et de forme au goût des conceptions que se fait la communauté scolaire, il émerge lentement de la corbeille de papier et devient objet d’études des productions écrites d’apprenants.

II- QU’EST-CE QU’UN BROUILLON ?

Le brouillon est un mélange de ratures, de flèches et de surimpressions qui permet au sujet-scripteur de fournir un travail de construction et de déconstruction dans le but de produire un texte lisible et cohérent destiné à un lecteur (enseignant ou évaluateur). Quatre opérations sont effectuées par le scripteur pour affiner la production écrite :
1- La suppression :

Le scripteur supprime alors des mots en plus, des idées inadéquates ou superflues.

2- L’ajout :

Des mots sont ajoutés, des expressions pour l’enrichissement de la production écrite, des majuscules oubliées, des signes de ponctuations… .

3- Le déplacement :

Le sujet-scripteur déplace des pronoms, des expressions, des mots… .

4- La réécriture :

A cette phase, on peut réécrire une subordonnée, une phrase, des idées… .

Quoique négligé par les élèves, le brouillon présente beaucoup