Ce poème de Francis Ponge est publié pour la seconde fois en 1935 dans le n°1 de la revue « Mesures ». Dans ce poème en prose, composé de 3 courts paragraphes, le poète présente l'objet en partant du mot qui le désigne. Il en propose une définition puis s'intéresse à son destin et à la relation qu'il entretient avec l'homme. L'approche de Ponge peut, à première vue, paraître impersonnelle. C'est en réalité avec humour et tendresse, que le poète se penche sur l'existence du cageot. Sans intervenir directement dans son poème (le pronom je en suis absent), Ponge s'attache à rendre cet objet « sympathique ». Ponge évoque des objets de la vie quotidienne, souvent banals. Il leur donne d'une certaine façon la parole. Ici, il évoque un objet prosaïque, trivial : le cageot. Le choix d'un objet rebut peut-il être un thème poétique ? I Un objet banal, simple et utilitaire.
Dans ce poème, Francis Ponge ne nie pas la simplicité de cet objet ; le cageot. En effet, il met en évidence à plusieurs reprises sa banalité et sa simplicité et ce dès les premiers vers du poème. Le poète précise que le cageot n'est qu'une « simple caissette à claire-voie » (V2) De plus, il ajoute qu'il est « agencé » simplement afin que l'on puisse le briser sans effort. (5-6) Il reconnaît enfin que cette modeste caissette à claire-voie luit « de l'éclat sans vanité du bois blanc ».
Ponge rappelle que cageot est un objet utile et fonctionnel en employant les termes « transport » (V3) et « usage » (V5), verbes « vouer » (V2) et « servir » (V6).

I. Un objet valorisé par l’écriture poétique
Le poème débute par une définition du mot « cageot ». Le poète s'attache d'abord à situer la place qu'occupe ce terme dans la langue française. Il définit ensuite ce mot comme pourrait le faire un dictionnaire : un cageot est «une simple caissette à claire-voie ». Il désigne enfin sa fonction qui est de transporter des denrées périssables. Dans ce paragraphe, il procède comme s'il voyait le cageot pour la