Le citoyen et la société
A. Union des hommes
Sur ce fondement-là ils bâtissent la doctrine civile ; de sorte que pour la conservation de la paix, et pour la conduite de tout le genre humain, il ne faut plus rien sinon que les hommes s’accordent et conviennent de l’observation de certains pactes et conditions, auxquelles alors ils donnent le titre de lois.
Il en faut donc venir là, que nous ne cherchons pas de compagnons par quelque instinct de la nature ; mais bien l’honneur et l’utilité qu’ils nous apportent ; nous ne désirons des personnes avec qui nous conversions, qu’à cause de ces deux avantages qui nous en reviennent B. Les hommes s’unissent mais ce haîssent.
Tous les hommes donc sont naturellement égaux La volonté de nuire en l’état de nature est aussi en tous les homes
Du désir que plusieurs ont d’une même chose C. La paix comme facteur de convergence entre les hommes.
I. Que les lois naturelles ne sont suffisantes pour l’entretien de la paix. II. Que les lois naturelles se taisent en l’état de nature. III. Que l’assurance qu’on a de vivre suivant les lois de nature, dépend de la concorde de plusieurs personnes. IV. Que cette concorde de plusieurs personnes n’est pas assez ferme pour établir une longue paix. V. Pourquoi c’est que la concorde suffit seule à entretenir un bon ordre parmi quelques animaux irraisonnables, et pourquoi elle n’a pas le même pouvoir parmi les hommes. VI. Qu’il ne suffit pas pour entretenir la paix parmi les hommes d’un simple consentement : mais qu’il leur faut une plus forte union
L’union qui se fait de cette sorte, forme le corps d’un État, d’une Société, et pour le dire ainsi, d’une personne civile ; car les volontés de tous les membres de la république n’en formant qu’une seule, l’État peut être considéré comme si ce n’était