Le corps comme objet de jouissance et de douleur dans La Virevolte.

Dans La Virevolte, Nancy Huston montre que le corps de danseuse de Lin lui procure son plus grand bonheur et sa satisfaction d’artiste mais aussi, lui fait endurer beaucoup de blessures. La danse est une art qui est très demandante physiquement sur le corps de Lin qui pratique de nombreuses heures. « Son corps jette des obstacles dans son chemin, comme si elle ne voulait pas (danser) […] Elle doit lutter contre des torticolis et des luxations de genou, rhumes de cerveau et des tendinites.» (p.54) Lin est une artiste talentueuse qui met beaucoup d’effort dans sa danse. Cette énumération de blessures qu’elle obtient en dansant montre que le corps de Lin lui procure beaucoup de douleur. Dans l’œuvre, il est dit que ces douleurs et ces blessures sont récurentes à « chaque fois qu’une nouvelle danse l’habite » (p.54), c’est donc un processus auquel elle est habituée. Ceci suggère qu’elle s’est blessée plusieurs lors de sa carrière de danseuse. Cependant, tout ces efforts et ces douloureuses heures de pratique sont récompensées et elle ressent de la jouissance lorsqu’elle danse et se laisse emporter dans sa chorégraphie. « Au bout d’une heure de travail […] elle pénètre dans ce lieu où ce n’est plus elle qui produit la danse mais la danse qui la produit, la danse qui s’empare de ses pieds et de ses bras et de sa taille et la fait tournoyer, la retient et la relâche selon son gré. Oh cette chose silencieuse, cette contradiction dans les termes(,) cette transfiguration du corps en esprit(,) cet art de la chair périssable(,) cette éphémère éternité(.) »(p.20-21) Lorsque Lin danse elle entre dans une zone ou elle n’est plus elle-même, où elle ne contrôle plus ses gestes mais plutôt où ses gestes sont guidés par la danse comme par un compagnon. Elle s’automatise et se laisse emporter dans son art et ne fait plus d’effort, ne sent plus de douleur. Ce moment est si jouissant pour la danseuse qu’il est