Le coût de l'empire
De l’autre côté du théorème de Coase
Denis Dragunskij
L’idée d’empire suscite chez l’homme une attention suivie, partiellement nostalgique, ce qui est compréhensible d’un point de vue psychologique, comme pour toute réminiscence d’une puissance perdue, la question est de savoir si l’on parle d’un individu isolé ou de l’immense société à laquelle l’individu s’identifie.
Le nœud du problème c’est qu’à partir de ces préoccupations nostalgiques (qui je le répète encore une fois sont d’un point de vue humain compréhensibles et éveillent la compassion) a lieu une tentative de construire une stratégie politique fonctionnelle.
Sous nos yeux est en train de se former, ou peut-être s’est déjà formé un certain discours transnationale d’empire, contrastant des discours d’état nation et/ou de nation civique contemporaine. Le débat sur l’empire (à la différence de ceux mentionnés plus haut et de ceux concernant la mondialisation ou la modernisation par exemple) est faible du point de vue méthodologique, étant donné que la notion d’ « empire » n’a pas de définition satisfaisante (c. à d. fonctionnellement pratique).
Dans son utilisation actuelle, le terme « empire » est un concept tout à fait imprécis et incompréhensible. Si on enlève les définitions à but illustratif («l’empire soviétique », « Les Etats-Unis sont un empire contemporain »), reste la suivante : un empire est une société extrêmement étendue et prodigieusement hétérogène, prétendant à la sauvegarde d’une diversité intérieure étant donné un système de gouvernement plus ou moins uni. Clairement, ce qui doit être assez puissant pour l’empire c’est la possession des ressources nécessaires au moins au propre soutien de cette « unité dans la différence ». Ensuite, la caractéristique importante de l’empire qui apparaît est soit en une expansion territoriale, soit un contrôle d’un genre ou d’un autre sur les territoires adjacents ; cela requiert et de la puissance et une ambition politique