Le curé et le mort de jean de la fontaine (1621-1695)
Problématique : Comment ce récit court et plaisant permet une satyre du clergé ?
I- un récit plaisant
a) le mort présenté comme un vivant
On nous parle d’un mort, et on nous dit qu’il « s’en allait tristement/s’emparer de son dernier gîte »., le mot « gîte » est une périphrase, et qui plus est, un euphémisme pour désigner la tombe. De plus, utilisation de verbes de mouvements « s’en aller », « s’emparer »,…
Enjambement au vers ½ pour rythmer la strophe, « donner de la vie »
Il y a tout un jeu autour de la « robe » du mort, mot d’ailleurs répété trois fois. On nous parle de « robe d’hiver, robe d’été,/ que les morts ne dépouillent guère. », en effet, les morts n’ont pas vraiment l’occasion de se changer ; cette répétition, cette ironie est présente pour dédramatiser la situation.
Le mot « empaqueté », volontairement familier et dévalorisant, s’associant en général plutôt à un objet ou un légume, a lui aussi son petit effet comique.
De même, le mot « carrosse » désigne ici le corbillard qui transporte le mort.
⇒ l’ensemble de ces procédés donne à la mort une dimension comique
b) le comique du curé
Contrairement au mort, le curé s’en va « gaiement ». Il y a un parallélisme entre les vers ½ et ¾, qui renforce l’opposition des deux personnages. Le curé souhaite enterrer le mort « au plus vite », ce qui marque un profond manque de respect.
Le curé est appelé « Messire », par ironie bien entendu, pour renforcer le rôle attendu et le rôle tenu par ce dernier.
Il aime l’alcool et la luxure, ce qui ne respecte pas les dogmes de l’Eglise, on nomme ce type de prêtre, « égrillard ».