Tout d'abord, les deux amants, par leurs comportements, portent atteinte aux conventions sociales en troublant l'ordre public. En effet, la société dans laquelle ils vivent prohibe la pédophilie, «La pédophilie est une attirance ou préférence sexuelle d'un adulte envers les enfants en début de puberté», acte que commettent les amants puisque Marthe est âgée de 19 ans et le narrateur de 15 ans : «...les Marin, gens respectables, mettaient ce dévergondage sur le compte de la morale. Ils voulaient faire partager leur révolte par tout ce que la commune comptait de gens comme il faut.» (p.58) L'antithèse formée des mots «respectables» et «dévergondage» met l'emphase sur le fait que si les amants étaient des gens respectables ils ne devraient pas s'adonner à de telles pratiques, compte tenu de leurs âges et de leur situation. Ce n'est pas bien vu pour une jeune femme comme Marthe qui est mariée et majeure de faire des «caresses» avec un mineur. Ensuite, les concubins troublent à nouveau l'ordre public en s'affichant insouciamment après une séance de «caresses» : «Nous marchions, sans nous rendre compte de l’indécence de notre tenue, nos corps collés l’un contre l’autre. Nos doigts s’enlaçaient [...] Les gens qui connaissaient Marthe n’osaient pas lui dire bonjour ; mais elle, ne se rendant compte de rien, leur disait bonjour sans malice. Ils durent y voir une fanfaronnade.» (p.47) L'accumulation que l'on retrouve au début de la citation, «Nous marchions, sans nous rendre compte de l’indécence de notre tenue, nos corps collés l’un contre l’autre. Nos doigts s’enlaçaient» , représente les rapprochements des deux amants et permet de voir leur insouciance. Ils agissent comme s'ils avaient oublié que Marthe était une femme mariée et que le narrateur n'était qu'un simple mineur. Bref, les comportements du couple portent atteinte aux conventions sociales en troublant l'ordre public, en outrepassant la loi et en s'affichant publiquement, malgré leur fâcheuse situation.