« Le Disciple » fut publié en 1889. Ce fut le roman le plus célèbre de Paul Bourget. Aujourd’hui tombé dans l’oubli, nous verrons que ce roman n’est pas sans intérêt, notamment pour le sujet qui nous occupe, le droit. En effet, plusieurs types de procès et de droit sont mis en œuvre dans ce récit. La justice légale ne peut parfois prendre place seule pour juger d’une affaire. C’est ainsi que deux autres types de justice vont être mise en place dans ce récit : la justice morale et les lois de l’honneur.
Pour comprendre le message de l’auteur, nous avons tenté de différencier ces différents types de justice et d’observer comment elles s’articulent. Une analyse plus fouillée nous permettra de mettre en évidence une nouvelle facette de l’œuvre qui est une réflexion sur la responsabilité du coupable mais aussi de l’écrivain.

Résumé :

L’ouvrage s’ouvre sur le personnage d’Adrien Sixte, philosophe retiré du monde et tout entier tourné vers ses réflexions théoriques et scientifiques de la psychologie humaine. « Toute la formule de sa vie tenait dans ce mot: penser ».
Sa vie d’ascète va être troublée par l’arrivée un matin de deux missives. La première provient de M. Valette, juge d’instruction qui le convoque à un rendez-vous. La seconde est de Mme Greslou, qui demande un entretien au philosophe pour lui parler de son fils, Robert Greslou, qu’il connaît à peine. Le jeune homme a été récemment arrêté pour le meurtre d’une jeune fille. Robert Greslou était un étudiant fasciné par le vieux savant. Il lui avait rendu quelques visites et un échange de lettres en avait découlé.
Adrien Sixte se rend chez le juge d’instruction qui l’informe de la situation. Robert Greslou avait été engagé comme précepteur dans une famille noble : Les Jussat-Randon. Il était accusé d’avoir assassiné la jeune fille du marquis, Charlotte. Elle avait été retrouvée empoisonnée et plusieurs éléments permettaient de penser qu’il était coupable. Le juge d’instruction voulait s’entretenir