Le discours de Jacques Chirac le 16 juillet 1995 et le judaïsme français
ET LE JUDAISME FRANCAIS
Le discours prononcé par Jacques Chirac à l'occasion du 53ème anniversaire de la rafle connue sous le nom de « rafle du Vel' d'hiv » et qui a eu lieu les 16 et 17 juillet 1942 à Paris, a fait l'effet d'une bombe.
Pour la première fois, depuis la guerre, on reconnaissait le rôle de certains français et de l'Etat
Français dans l'accomplissement de l'élimination physique des juifs voulue par Hitler et les nazis. En affirmant « Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'Etat Français » et en ajoutant : « La France, Patrie des Lumières et des Droits de l'Homme, terre d'accueil et d'asile, la France ce jour là, accomplissant l'irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leur bourreau » clarifiait les choses.
En prononçant ses paroles, le Président Chirac ne légitimait pas le pouvoir de Vichy et ne reconnaissait pas sa « légalité » puisqu'il rappelait, un peu plus loin que la véritable France, à ce moment se trouvait à Londres, dans les sables de Libye et dans les maquis et pourtant certains l'en accusèrent.
Pour le Judaïsme français, le discours du président eut un rôle doublement libérateur.
D'abord pour le vieux judaïsme français, de Paris, d'Alsace, de Lorraine, de Bordeaux, de
Bayonne ou d'Avignon, comme pour les juifs venus – ou dont les parents étaient venus– de l'Europe de l'Est pour fuir les pogromes et l'antisémitisme et qui avaient rejoint la communauté française par le biais de l'école républicaine, et qui avaient été bouleversés par le
Statut des Juifs, adopté en octobre 1940 par le Maréchal Pétain et son gouvernement.
Ils se sont trouvés chassés de l'administration où nombreux servaient la France, soumis à des mesures discriminatoires en tout genre et qui s'étaient sentis abandonnés par leurs concitoyens et par la France en laquelle ils croyaient. Ce fut aussi le cas des Juifs d'Algérie, privés du jour au lendemain de leur