Le double inceste chez marguerite de navarre
EXPLICATION DE TEXTE
Il importe de mettre en valeur les richesses qu’on peut retrouver dans une lecture ainsi qu’une analyse des nouvelles de l’Heptaméron de la Reine Marguerite de Navarre, que ce soit au niveau stylistique, idéologique ou psychologique. La trentième nouvelle de l’Heptaméron vient, de ce fait, nous interpeller par son caractère réaliste (ou plutôt irréaliste) et moralisateur. Nous l’analyserons donc davantage à l’aide de ces deux mêmes aspects.
En ce qui a trait à cette nouvelle, rédigée à l’époque de la Renaissance, on sent qu’il y a un besoin chez Marguerite de Navarre de rendre le récit vraisemblable, réel, et ce, par le biais de l’énumération de lieux précis et de noms de personnages, par exemple. D’ailleurs, on remarque ceci à plusieurs reprises : « au païs de Languedoc » (p.229), « la maison d’Amboise » (p.229), « n’y avoit guerre en Itallye » (p.232), « Roy Loys douziesme » (p.229), « la Royne de Navarre » (p.232) , etc. Bref, on voit que Navarre tente d’ajouter un ton réaliste à cette nouvelle, et en fait autant lorsqu’elle affirme au début du récit qu’elle veut garder l’anonymat des personnages par pure discrétion et surtout, pour ne pas nuire à la famille concernée: « y avoit au païs de Languedoc une dame de laquelle je tairay le nom pour l’amour de sa race » . Il y a donc effectivement un effort chez la « Marguerite des Marguerites » de rendre cette histoire d’inceste stupéfiante, plutôt vraisemblable.
Pourtant, il y a sans aucun doute des éléments présents dans cette nouvelle qui nous amènent plutôt à difficilement croire en la véracité des faits évoqués par Marguerite de Navarre. En effet, le caractère réaliste du récit est défié par la façon dont sont enchaînés les « incidents » (inceste, grossesse et mariage) ainsi que par la multitude d’éléments contradictoires présents dans le texte.
En effet, dans l’enchaînement des événements du premier inceste, « tout se