Le démon; les faux monnayeurs , andré gide
Ils apparaissent comme de véritables personnages, mais semblent aussi les envoyés de Dieu ou du diable, tandis que La Pérouse suggère que l'ange et le démon ne sont que les visages opposés de la même entité divine. Mais peut-être sont ils surtout, pour Gide, la manière de rendre plus clairement intelligible la lutte intérieure entre le bien et le mal de ses personnages.
Partie 1. La première rencontre se fait dès la première page, à propos de Bernard " La famille respectait sa solitude, le démon pas. " Déjà il apparaît comme sujet actif qui influe sur les personnages. Il se fait oublier, puis réapparaît avec Vincent, tiraillé par sa conscience à propos de l'argent qu'il se doit de verser à Laura. Vincent est une victime de choix pour le démon (ou le diable amusé qui le voit introduire la petite clef …). Le diable est un personnage à part entière qui apparaît dans le dos de Vincent, d'Olivier ou même d'Édouard, quand il envoie Boris à la pension Vedel.
Il en est de même pour l'ange qui se manifeste à Bernard, discute avec lui, se promène avec lui, lutte avec lui. L'ange d'ailleurs " se détourne pour pleurer "… L'ange est doté d'une enveloppe matérielle même s'il approche " d'un pied si léger qu'on sentait qu'il eût pu se poser sur les flots ". Quant à Bronja, elle voit les anges, non pas d'une manière épisodique, mais plutôt parce qu'elle fait déjà partie d'un autre monde.
L'intérêt premier du procédé est de souligner un des aspects du caractère du personnage: le démon inspire Vincent puis le confie au " démon de l'ennui ", il distrait Bernard et le confie au " démon de l'aventure