Le dénouement des liaisons dans le livre et dans le film
Le film de Stephen Frears reprend assez fidèlement le roman de Choderlos de Laclos, les liaisons dangereuses. Il est très souvent considéré comme l’un des meilleurs exemples de l’adaptation d’un livre au cinéma. Mais pourtant, on verra que l’interprétation du dénouement des liaisons par Stephen Frears diffère un tant soit peu de la véritable fin écrite par Choderlos de Laclos. Nous allons tout d’abord parler du dénouement dans le roman, puis dans un deuxième temps, nous aborderons ce dernier dans le film et puis enfin, nous établirons une comparaison rapprochée des deux dénouements.
Le dénouement dans l’œuvre de Choderlos de Laclos
A – Un dénouement complet
En lisant l’œuvre de Choderlos de Laclos, on peut se poser plusieurs questions concernant son dénouement. En réalité, de quel type est ce dernier ? Est-ce un dénouement complet, invraisemblable, conventionnel ou bien encore moral ? Il est vrai que dans un premier temps on peut imaginer qu’il s’agit d’une fin complète, car en une douzaine de lettres, le sort de tous les personnages est fixé à la manière d’une tragédie. Tout d’abord il y a le modèle épistolaire dicté par Merteuil à Valmont qui entraine la mort de la présidente de Tourvel, puis s’ensuit la lettre 158 où Valmont révèle que c’est à lui que la marquise doit la trahison de Danceny. Cette lettre va ensuite entrainer plusieurs événements : la mort de Valmont tué en duel par Danceny, la mort de la présidente de Tourvel à l’annonce de celle de son amant (lettre 165), la retraite au couvent de Cécile déshonorée (lettre 170) et le départ pour Malte de Danceny (lettre 174). De plus, la punition de la marquise de Merteuil se fait en plusieurs étapes : on apprend comment elle trompait Valmont et Danceny, tout le monde lui tourne le dos à la comédie italienne et enfin elle termine défigurée par la petite vérole, ruinée par son procès perdu et en fuite vers la Hollande. C’est donc réellement un