Le déserteur
Boris VIAN naquit le 10 mars 1920 et mourut le 23 Juin 1959 à Paris d’un arrêt cardiaque. Il fut écrivain, traducteur, parolier, chanteur, critique, musicien de jazz. Sous le pseudonyme de Vernon SULLIVAN, il écrivit de nombreux romans tels que j’irai cracher sur vos tombes. Il a beaucoup milité en faveur du jazz (son style de musique préféré)
Il écrivit Le Déserteur en l’honneur de la bataille de Dien-Bien-Phû. Cette bataille opposa les forces de l’Union Française aux forces Vieth-Minh. Ces deux « camps » se faisaient la guerre à cause de la volonté d’indépendance de l’Indochine.
Nous pouvons voir que cette œuvre est une lettre grâce à la formule d’appel : « monsieur le président » mais aussi grâce à l’emploi de la première personne du singulier et de la deuxième personne du pluriel qui sont une référence directe à la forme épistolaire. A partir du vers « et je dirai aux gens », la chanson s’adresse à tous (plus particulièrement à la population).
LE DESERTEUR, à l’origine un poème, se compose de douze quatrains en rimes embrassées. Nous voyons qu’elle traite d’une lettre adressée à « monsieur le président » de la part d’un inconnu ayant un ordre de mobilisation en raison d’une guerre. Dans sa lettre, l’homme exprime sa résignation à y participer en raison des décès survenus de membres proches de sa famille à cause de cette même guerre ainsi que son réticence à tuer les ennemis qu’il considère comme de « pauvres gens ».il nous annonce aussi sa décision de déserter et de vivre en tant que mendiant tout en incitant à tous les gens qu’il croisera à suivre son exemple. Afin de justifier son geste, il nous explique la souffrance qu’a connue sa famille depuis trois générations : la génération de ses parents (« j’ai vu mourir mon père ») ; sa génération (« depuis que je suis né ; on m’a volé ma femme ») ; la génération de ses enfants (« et pleurer mes enfants ») mais il fonde aussi son refus sur des principes moraux : il ne veut pas tuer des pauvres