Le développement et les inégalités : enjeux, théories, pratiques
On se centrera sur les inégalités sociales et spatiales en abordant d’une part les bidonvilles et d’autre part les ghettos de riches.
Il y a un certain nombre d’inégalité sociale en Amérique latine : inégalités de classe, raciale/ethnique et de sexe. Ces inégalités s’accompagnent une inégalité devant la santé, devant la justice, devant l’éducation…
Un autre phénomène qui caractérise l’Amérique latine est l’urbanisation. On a des mégalopoles concentrant des millions d’habitants. Le taux d’urbanisation est extrêmement élevé et s’accompagne de pauvreté urbaine. Si on regarde le niveau de pauvreté et qu’on compare milieu urbain et milieu rural, la pauvreté est bien plus élevée en milieu rural. Néanmoins, le nombre de pauvres est supérieur en milieu urbain. Ceci signifie que ce qu’on appelle inégalité urbaine est l’image d’une fragmentation extrême, parfois d’une façon très claire. On a des frontières visibles et des frontières symboliques qui sont définies par des rumeurs, par les médias…
Les quartiers pauvres
On a plusieurs appellations qui parfois correspondent à des situations objectives différentes. On a « asentamientos irregulares, barrios marginales, barrios, barriadas, villa, favela…” et on a une expression politiquement correcte qui est pueblos jovenes. Ceci fait référence à des quartiers dont l’histoire est assez récente et aussi à une situation administrative. Le pays qui présente les appellations les plus différentes pour définir les bidonvilles est les Philippines.
Si l’on suit les statistiques mondiales de l’ONU, en 2006, 14% de la population latino-américaine habite dans un bidonville. Ce pourcentage est bien inférieur à d’autres continents : 20% de la population africaine et 60% de la population asiatique, en Europe c’est 6%.
Tout repose évidemment sur une question de définition. Que définit-on comme bidonville ? Cette définition est à la fois mondiale et nationale. Les