Le fait villageois baoulé
Le fait villageois Baoulé
P. ETIENNE
27
Page 2 |
Pour beaucoup d’entre nous le nom de Pierre ETIENNE restera lié à celui de
Petit Bassam, aux irnagès d’une existence intellectuellement attentive, fidèlement amicale et lucidement heureuse que nous avons partagée les uns et les autres, quelques mois ou quelques années, au ry thrne des séjours ou des ‘passages. Lui, toujours présen t,,élargissait et approfondissait sans avoir l’air d’y toucher une œuvre du plus large intérêt. mais ancrée dans la connaissance intime d’un pays et d’un milieu.
Sans avoir l’air d’y toucher, il savait d’instinct et d’expérience que la pure réflexion saccomode mieux de l’humour que de l’esprit de sérieux, de la confiance que du sens des hiérarchies : le nouvel arrivant trouvait en lui un interlocuteur et un auditeur toujours disponible ; c’est pour une grande part grâce à lui qu’au Centre ORSTOM de
Petit Bassam la chaleur de l’amitié constituait un inestimable stimulant intellectuel.
Pierre ETIENNE a certainement vécu sa vie jusqu’au bout comme une aventure, avec l’espèce d’entêtement bonhomme, de systématisme amusé qui’1 mettait dans toutes ses activités. On mesurera I?mportance de cette aventure intellectuelle dans un avenir proche ; quant à son aventure humaine elle a été celle d’un homme qui avait choisi de ne s 2n téresser qu ‘à i’essen tiel.
Marc Augé
28
Page 3 |
AVERTISSEMENT
-
Le texte qui suit correspond seulement à la première partie d’un ensemble plus vaste. Il était d’abord dans mon intention de traiter la totalité des thèmes proposes dans la seconde grille par les organi- sateurs du Colloque. Malheureusement, je me suis laisse entraîner dans des développements beaucoup plus larges que ce que je me l’imaginais au départ.
Il ne sera donc ici question que du village et de son environnement dans le contexte pré-colonial.
Toutefois, j’ai souvent été amené à me référer aussi à l’environnement édifié par la colonisation mais