Le génocide rwandais
2.1) Les racines du génocide
Le génocide rwandais trouve ses racines dans les décennies qui l’ont précédé. En effet le massacre était annoncé depuis l’indépendance du Rwanda, qui souffrait d’une blessure secrète : la République ne s’était pas construite contre l’ancien ordre colonial mais elle s’est fondée sur ce qu’on appelle « la révolution sociale de 1959 » qui permit à la majorité de la population (les hutus) de déposséder du pouvoir la minorité tutsie. Le colonisateur Belge et l’église catholique changèrent soudainement de camp pour soutenir les hutus. L’indépendance s’est alors construite sur cette notion d’ennemis (les tutsis) à chasser du pays dès 1959. Après trente ans d’exil, en 1990, les tutsis gardaient la nostalgie de leur patrie et souhaitaient voir se réaliser le retour des réfugiés. Cette éventualité fut refusée par le gouvernement du président Habyarimana et les tutsis emmenés par le Front Populaire Rwandais (FPR) déclenchèrent la guerre depuis la frontière ougandaise. Ce n’est qu’en août 1993 que la guerre se termina avec les accords d’Arusha qui prévoyaient un gouvernement de transition comprenant le groupe d’Habyarimana, les partis de l’opposition interne et le FPR. Pendant ce temps un autre mouvement se dessinait qui échappa aux observateurs internationaux : le génocide.
2.2) Le massacre des tutsis
Les massacres furent préparés des mois à l’avance, l’armée et la garde présidentielle apprenant aux milices à tuer efficacement. Les deux milices « Mouvement Républicain National pour le Développement et la Démocratie » et « Coalition pour la Défense de la République » ont reçu des entraînements intenses de fin 93 à début 94. A cette même période le contingent français ayant pris part aux combats quittait le pays. Les maires distribuaient des armes dans les communes, armes qui venaient principalement d’Egypte, d’Afrique du Sud mais aussi de France. Les jeunes gens, chômeurs, délinquants, paysans sans terre