I) De l'exotisme (conte oriental) à l’utopie
a) l’exotisme
Tout comme les lettres persanes de Montesquieu, la description de l’El Dorado est empreinte d’exotisme renvoyant au goût du XVIIIème siècle pour l’Orient, ainsi que pour la découverte du nouveau monde, les Grandes Decouvertes :
« robes d’un tissu de duvet de colibri » « les marchés ornés de mille colonnes » « liqueurs de canne de sucre », « gérofle », « cannelle », l'intégralité de ces termes créent une ambiance de conte oriental, à la mode au XVIIIe.
b) Un endroit utopique où abonde la richesse sous toute ses formes amplification numérique : « millième partie de la ville » (l107-08) « vingt belles filles » (l81), « mille colonnes » (l96) « mille musiciens » (l86) : ces adjectifs montrent en effet la grandeur, l'immensité et la richesse que contient cette ville grandiose.
On insiste sur l'énormité de la ville: « élevées jusqu’aux nues »(l96)

De nombreux pluriels sont utilisés + procédé d'accumulation : « celles de liqueurs» (l97), « édifices »(l95),
« marchés » (l96).

La richesse matérielle : des matériaux précieux telles les « pierreries » (l99) sont cités, le
« tissu de duvet de colibri » (l83) suggère l’idée d’une étoffe précieuse, la « gérofle », « la cannelle » (l100) sont des épices très coûteux.
• Un monde parfait
La perfection se marque par la présence de nombreux superlatifs : « le plus de plaisir » (l104), « fit meilleure chère » (l110), « plus d’esprit » (l110) ; des hyperboles « toute la grâce imaginable » (l93-94). Ces expressions décrivent à la fois l’exquise courtoisie qui règne dans le pays de l’El Dorado, l’équilibre idéal entre les satisfactions matérielles (la nourriture) et spirituelles (l’esprit) et le bonheur de Candide qui découvre autant de merveilles. Cette perfection est enfin d’ordre esthétique : « vingt belles filles » (l81).
• Un monde fondé sur certaines valeurs de liberté et d’égalité

L’égalité : une place importante est