Le joeur dechec info doc nazi
Toutes les références renvoient à l'édition du Livre de Poche n° 7309.
L’allégorie est une figure de rhétorique ou de construction qui consiste à faire d’un personnage l’incarnation d’une notion abstraite (par exemple, Marianne est l’allégorie de la République). On peut relever trois types d’allégorie dans la nouvelle.
1. L’allégorie politique
Le docteur B…, lorsqu’il introduit le récit de sa vie, en pose d’emblée l’enjeu : « C’est une histoire assez compliquée, et qui pourrait tout au plus servir d’illustration à la charmante et grandiose époque où nous vivons. » (p. 44). L’ironie contenue dans cette phrase est bien sûr destinée à évoquer la réalité politique du moment. Il faut mettre en parallèle cette situation avec celle que vit personnellement Zweig à l’époque : il fuit l’oppression nazie dont il est tout particulièrement victime en tant que Juif autrichien.
a. Le parallèle entre Czentovic et Hitler
La vie de Czentovic possède trop de parentés avec celle de Hitler pour que ce personnage ne symbolise pas la mainmise du totalitarisme sur l’Europe des années 1930 et 1940.
En effet, une lecture attentive de la nouvelle permet de dater la naissance de Czentovic en 1918 ; cette année marque la fin de la Première Guerre mondiale et voit aussi naître toutes les rancœurs qui éclateront en 1939. De plus, Czentovic découvre les échecs en 1933, date de l’accession au titre de chancelier de Hitler. Enfin, 1939 marque le couronnement du champion du monde et le début du second conflit mondial.
b. Le parallèle entre le docteur B… et tous les opprimés
De son côté, le docteur B…, de par sa confession religieuse, son statut social ainsi que ses convictions politiques, rassemble toutes les caractéristiques de ceux qui furent les cibles privilégiées du régime nazi.
Le démocrate juif et bourgeois qu’est le docteur B… est en effet torturé comme le furent tous ceux qui voulaient rester fidèles à l’Autriche mais dont la Gestapo espérait pouvoir tirer profit : « la pression qu’on