Le language commun

1856 mots 8 pages
Le langage commun a emprunté à la philosophie nombre de ses termes. Ainsi en est-il de mots tels que sceptique, cynique, stoïque, etc., qui désignent dans ce langage commun essentiellement une attitude particulière à l'égard de la vie; c'est aussi le cas des mots mêmes de " philosophe " ou de " philosophie " lorsque l'on dit de quelqu'un : " il prend les choses avec philosophie " ou " c'est un philosophe ", entendant par là une conduite qui consiste à se désengager du monde, à s'en détacher.
Toutefois, Nietzsche a souligné que cette acception populaire de la philosophie révèle souvent une méconnaissance de ce qu'est la vraie philosophie. " Quand de nos jours, écrit-il, on entend dire d'un homme qu'il mène la vie du "sage" et du "philosophe", cela ne signifie presque rien de plus qu'une vie "prudente" et "retirée". La sagesse, aux yeux du vulgaire, c'est un refuge, un moyen, un artifice pour tirer son épingle du jeu. " Or, nous dit Nietzsche, " le véritable philosophe " est précisément celui qui " ne vit ni en "philosophe" ni en "sage", ni surtout en homme prudent, et sent peser sur lui le fardeau et le devoir des cent tentatives, des cent tentations de la vie"?
La question se pose donc de savoir si la philosophie nous détache ou non du monde, à moins qu'elle ne soit paradoxalement ce qui nous détache du monde pour nous y attacher plus fortement.
1. La philosophie comme détachement
On connaît la célèbre mésaventure survenue au philosophe Thalès, que nous ont rapportée Platon (Théétète, 174 a) et Diogène Laërce : Thalès, étant sorti de chez lui pour contempler les astres, tomba dans un puits. " Comment, lui demanda en se moquant une vieille femme qui passait par la, Thalés, toi qui n'es pas capable de voir ce qui est à tes pieds, t'imagines-tu pouvoir connaître ce qui est dans le ciel ", Cette anecdote nous dépeint &emdash;de façon caricaturale certes&emdash;le philosophe comme celui qui, plongé dans ses méditations et sa contemplation d'un autre monde, se

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