Le conte phylosophique
I. LES ROMANS ET LES CONTES AU XVIIIe SIECLE
Le XVIIe siècle littéraire est essentiellement marqué par le théâtre, divertissement royal par excellence. Après la mort de Louis XIV (1715), le déclin de l’état monarchique entraîne celui du genre théâtral et c’est le genre romanesque qui va prendre le dessus : il permet, mieux que ce dernier, l’évasion « individuelle » de l’esprit.
Les frontières entre conte /roman /nouvelle restent floues au XVIIIe siècle : on les distingue plus par leur longueur que par leur contenu spécifique, le roman constituant la forme la plus « longue » de récit, la nouvelle étant la plus « brève ».
La caractéristique commune aux contes du XVIIIe siècle est la mise en scène d’un décor et de personnages exotiques, traduisant la fascination de l’époque pour l’Orient, connu à travers les récits de voyageurs et des missionnaires. L’Orient élargit d’une part le champ de l’imagination et de l’invention de l’auteur ; d’autre part, sa critique des mœurs et des institutions pourra s’exercer plus librement, sans crainte de la censure, puisqu’elle sera censée porter sur un pays géographiquement lointain.
II. VOLTAIRE ET LE CONTE PHILOSOPHIQUE Voltaire écrivit d’abord des contes à titre de divertissements mondains, pour plaire au public des cours qu’il fréquentait (Duchesse du Maine, Stanislas Roi de Pologne en titre, Frédéric II de Prusse) ; il ne les considérait à l’origine que comme des « bagatelles », des « fadaises » (sic). Cf. le jeu des « loteries littéraires »…
Voltaire entra dans le « jeu » du conte en y intégrant de l’exotisme, du merveilleux, du romanesque, des aventures, mais sans cesser d’être un divertissement, le conte devint avec lui philosophique.
Qu’appelait-on philosophie au XVIIIe siècle ? Une nouvelle attitude de pensée qui consistait à remettre en cause les fondements de la société, de la morale, de la politique, de la religion : bref, un regard critique sur les institutions considérées