Le libéralisme : une utopie dangereuse
Je me propose ici d’attirer l’attention du public guinéen sur les dangers de l’option libérale. Le professeur Bernard Maris, économiste, écrivain et journaliste, désigné « Meilleur économiste 1995 » par l’hebdomadaire Le Nouvel Economiste, professeur à Paris-VIII et membre du conseil général de la Banque de France, va nous servir de guide(1).
Le libéralisme économique s’est constitué au 18ème siècle. C’est un système théorique dans lequel il n’y a que des individus autonomes, n’ayant aucun lien entre eux, ni relation familiale, ni relation de dépendance, psychologique ou d’affection, explique Bernard Maris. Ils sont totalement isolés. On fait l’hypothèse qu’ils sont rationnels, raisonnables et qu’ils sont capables d’exprimer toutes leurs relations en termes de coût-bénéfice. Il n’y a pas d’entité supérieure. Leurs choix rationnels se font à partir de signaux qui leur permettent de comparer et d’agir. Ces signaux sont principalement les prix des biens et services. Ainsi, le libéralisme est fondé sur l’homo economicus, c’est-à-dire l’individu qui fait des choix rationnels.
Tous ces individus, égoïstes, rationnels, sont mus par leur selfishness, c’est-à-dire qu’ils ne pensent qu’à eux. Chacun d’eux est mû par la recherche de ses intérêts personnels. Mais, malgré eux, ils vont construire quelque chose qui va dans le sens de l’intérêt général.
C’est notre maître en économie, Adam Smith, qui, le premier, va élaborer la doctrine du libéralisme. Ce n’est pas de la