Après le déluge
Il y a deux mois, l’historien et économiste Nicolas Baverez a publié son dernier livre, Après le déluge. La grande crise de la mondialisation*. Cet ouvrage qui allie économie et histoire retrace les grandes lignes de la crise actuelle, la replace dans le temps long de l’histoire et, surtout, nous avertit qu’en ces temps difficiles, d’incertitude et de tensions très fortes, il ne faut surtout pas succomber à la peur. Le dernier livre de Nicolas Baverez, sorti en octobre, réinscrit la crise économique que nous connaissons actuellement dans le temps long de l’histoire des bulles. Nicolas Baverez est avocat depuis 1998, mais aussi historien et économiste. Il est en effet titulaire d’un DEA d’histoire, obtenu en 1983, et a passé avec succès, la même année, l’agrégation de sciences sociales. Parmi ses derniers livres on peut citer La France qui tombe (2003) dans lequel, chiffres à l’appui, il dressait un bilan très réaliste d’un modèle social français en échec, et En route vers l’inconnu, publié en 2008. Histoire et économie se combinent dans Après le déluge pour mieux comprendre la crise.
Des tulipes d’Amsterdam aux subprimes… L’auteur est un libéral dont le maître est l’immense Raymond Aron. Comme ce dernier, il s’inscrit dans la tradition du libéralisme politique. Un libéralisme qui entend limiter les pouvoirs de l’Etat, laisser à la société civile son autonomie et défend un équilibre des pouvoirs et des contre-pouvoirs, aussi bien en politique qu’en économie. Cette vision du libéralisme se retrouve aussi dans Après le déluge. Pourtant, bien que libéral, mais parce que soucieux d’abord d’honnêteté intellectuelle et passionné de vérité, à l’instar de son maître, Nicolas Baverez n’hésite pas à mettre en lumière les excès du capitalisme et des marchés financiers et à souligner le « mythe de l’autorégulation des marchés », selon ses propres mots. D’emblée l’auteur souligne, dès son introduction, le caractère révolutionnaire de la