Le lys dans la vallée
Félix de Vandenesse (à l’instar de Balzac) raconte son enfance malheureuse où il se sentit mal aimé, voire haï et sa rencontre avec une « céleste créature » qui devient pour lui une mère de substitution et une amante inatteignable, beaucoup plus pure et intraitable que Madame de Berny. Pieuse parfois à l'excès, elle a pour confesseur l'excellent abbé François Birotteau auquel on reproche son « manque de force apostolique3 » Après plusieurs années de relation chaste, Félix rencontre Lady Dudley à Paris, où ses activités auprès du Roi lui ouvrent les salons. C'est une aristocrate anglaise qui lui fait découvrir les joies et les passions charnelles. Henriette vient à apprendre leur relation et se met à dépérir, jusqu’à en mourir. Il est possible que la comtesse Guidoboni-Visconti ait « posé » pour le personnage de Lady Dudley4, avec un certain goût du jeu.
Laure de Berny eut le manuscrit en main quelques mois avant sa mort. Elle put y lire des phrases qui lui étaient adressées : « Elle fut non pas la bien aimée, mais la plus aimée (...). Elle devint ce qu’était la Béatrix du poète Florentin, la Laure sans tache du poète vénitien, la mère des grandes pensées, la cause inconnue des résolutions qui sauvent, le soutien de l’avenir (...) Elle m’a donné cette constance à la Coligny pour vaincre les vainqueurs, pour renaître de la défaite, pour lasser les plus forts vainqueur (...)5.
Bien que le roman ait été rédigé en grande partie au Château de Saché où Honoré de Balzac faisait de fréquents