Le maroc colonial
III. Le Maroc
Passons maintenant au cas du Maroc.
A la veille de la Première Guerre mondiale, la France achève sa mainmise sur l’ensemble de l’Afrique du Nord. Le contrôle du Maroc a été arraché au terme d’une compétition coloniale particulièrement rude opposant en 1905 et 1911 la France et l’Allemagne. De plus, dès 1907, avant même le protectorat, l’armée française intervient brutalement dans le sud du pays pour rétablir l’ordre.
Durant le XIXe siècle, les puissances coloniales européennes tentent d'asseoir leur influence en Afrique du Nord. En 1823, lors de la conquête de l'Algérie, la France obtient du Maroc une promesse de neutralité. Mais en 1839, le sultan Abd el-Rahman soutient l'action du sultan algérien Abd el-Kader, le conflit algérien s'étendant dans les provinces marocaines. L'armée marocaine est défaite par les troupes françaises du maréchal Bugeaud à l'Isly le 17 aout 1844. Le traité de Tanger, du 10 septembre 1844, met hors la loi le sultan Abd el-Kader et définit la frontière entre les deux pays.
Le Royaume-Uni cherche à accroitre sa puissance économique et signe, en 1856, un traité commercial très à son avantage. L'Espagne pousse son désir de reconquête. Elle déclenche et gagne la guerre de Tétouan en 1859-1860. Cette défaite impose au Maroc de lourdes pertes humaines ainsi qu'une importante indemnité de guerre, ce qui aggrave une situation économique déjà pas très bonne.
La France, quant à elle, désireuse de constituer en Afrique du Nord un territoire homogène signe, en 1863, une convention franco-marocaine. Les avantages accordés à la France et au Royaume-Uni sont élargis à tous les pays européens lors de la conférence de Madrid en 1880.
Au décès du sultan Moulay Hassan, et plus encore à la mort du régent Ben Moussa dit Ba Ahmad en 1900, les manœuvres coloniales reprennent de plus belle sur le Maroc. La France, en particulier, occupe et intègre les terres marocaines orientales à ses départements