Le nom propre dans les manuscrits saussuriens
Congrès Mondial de Linguistique Française – CMLF 2012 SHS Web of Conferences
Le nom propre dans les manuscrits saussuriens
Stefania Montes HENRIQUES Université Fédérale d’Uberlandia (ILEEL/PPGEL) temontess@gmail.com 1 Introduction
Le Cours de Linguistique Générale1, édité à partir de certains manuscrits de Ferdinand de Saussure ainsi qu’un certain nombre de notes de ses étudiants établissant la langue comme objet d’étude a été considéré comme la base de la linguistique. Mais, qu’est-ce que la langue ? La langue, pour Saussure, est un système qui se fonde sur le rapport entre ses constituants, ceci implique une valorisation de l’étude de l’intérieur de ce système et non pas de ses relations extérieures. On peut affirmer que définir la langue comme système autonome est contrarier les divers courants linguistiques et philosophiques qui ont établi un rapport entre les signes et leurs référents. Parmi ces courants, il existe la théorie naïve de la référence qui défend que les mots d’une langue se réfèrent directement aux objets qu’ils désignent, sans interférence sémantique ; c’est-à-dire que le lien entre les mots et les objets n’est pas définit par le sens et, de ce point de vue, la langue est considérée une nomenclature. La critique saussurienne de cette conception est formulée dans le CLG : « Pour certaines personnes la langue, ramenée à son principe essentiel, est une nomenclature, c'est-à-dire une liste de termes correspondant à un certain nombre de choses » (SAUSSURE, p. 79, 1973) page 97. De cette façon, Saussure nie que la langue ne soit que la liste des objets existants dans le monde. Cependant, nier la langue comme nomenclature n’est pas nier qu’une certaine catégorie de signes ait une correspondance avec des objets. Sur ce point, nous sommes d’accord avec Chiesa (2008) :
Mais le rejet de la conception du langage comme une nomenclature