Le nouveau cinéma
Les années 50 sont aussi d'une grande richesse dans le domaine cinématographique ; elles sont marquées par le développement de la critique en France, notamment à travers des revues comme les Cahiers du cinéma, Positif, et les chroniques des Lettres françaises, Arts, etc. En 1958 meurt André Bazin, critique aux Cahiers du Cinéma dont il était l'un des maîtres à penser. En 1958-1959, plusieurs réalisateurs créent des œuvres de tout premier plan : Michelangelo Antonioni (Le Cri), Ingmar Bergman (Les Fraises sauvages), Kenji Mizoguchi (Les Contes de la lune vague après la pluie), Luchino Visconti (Nuits blanches), Alfred Hitchcock (Vertigo), Orson Welles (La Soif du Mal), Anthony Mann (L'Homme de l'Ouest), Howard Hawks (Rio Bravo)... La grande époque du cinéma hollywoodien touche à sa fin ; en Europe et dans d'autres pays, des formes nouvelles apparaissent. En France, quelques-unes des œuvres dont se recommanderont les réalisateurs dits de la Nouvelle Vague voient alors le jour : Mon Oncle (Jacques Tati), Deux Hommes dans Manhattan (Jean-Pierre Melville), Pickpocket (Robert Bresson). Accèdent à la réalisation Louis Malle (Les Amants et Ascenseur pour l'échafaud), Georges Franju (La Tête contre les murs), Jean Rouch (Moi, un Noir), François Truffaut (Les 400 Coups)... Un cinéma français représenté par René Clair, Marcel Carné, Julien Duvivier, Claude Autant-Lara, Christian-Jaque... entre en déclin. De nouveaux réalisateurs apparaissent aussi à l'étranger (les cinéastes anglais du Free Cinema : Tony Richardson, Lindsay Anderson...), des cinématographies mal connues sont découvertes (le cinéma polonais, avec Andrzej Wajda), la production «fantastique» de la Hammer en Grande-Bretagne se fait connaître grâce au Cauchemar de Dracula de Terence Fisher. Les années 50 voient la percée du cinéma japonais en Europe avec deux œuvres de Akira Kurosawa : Rashomon en 1952 et Les Sept Samouraïs en 1955. La Palme d'or du festival de Cannes 1954 revient à