Le nécessaire équilibre européen
Introduction : « Ce qu'il faut chercher c'est une fusion des intérêts des peuples européens et non le simple maintien de l'équilibre de ces intérêts ». C’est par cette phrase simple, clé de voûte du livre « De la seconde guerre mondiale au projet Européen », que Jean Monnet explique en une phrase séparée en deux temps, l’importance d’une fusion des intérêts communs. L’auteur y inscrit deux logiques. Tout d’abord, celle d’une Europe dont les intérêts sont équilibrés selon les priorités de chacune des puissances. Puis, la logique d’une Europe dont les intérêts convergent au service de tous. Ces deux cas se sont retrouvés à divers stades de la construction européenne et, plus largement, dans l’histoire globale de l’Europe. Ainsi, le nécessaire équilibre européen pourrait a priori se concevoir par la mise en œuvre d’une de ces deux logiques. Cependant, l’histoire nous montre successivement la limite de chacun de ces fonctionnements. Comment et pour quelles raisons l’équilibre européen a t-il changé de modèle de construction au cours du 20ème siècle ? L’idée de nécessaire équilibre Européen implique plusieurs points de vues qu’il est intéressant d’interroger. Tout d’abord, le nécessaire équilibre sous entend qu’il faut trouver un équilibre et non pas des équilibres. On peut concevoir en effet la stabilité de l’Europe comme un équilibre entre grandes puissances politiques, un équilibre politique, économique ou encore un équilibre social. Cependant, s’il faut un seul équilibre entre toutes ces sphères, lequel doit dominer et administrer les autres ? L’histoire de l’Europe répond à cette question. La sphère politique domine les autres formes de pouvoir. Héritage des droits de l’Homme et d’un système démocratique centralisé, la responsabilité politique est toute puissante puisque celle-ci est exercée par le peuple, pour le peuple. Ainsi, les différentes sphères de pouvoir répondent à cette entité qui, dans l’idée de respecter les droits