Le père goriot est-il un roman réaliste ou romantique?
Si vous avez lu « Le Père Goriot » de Balzac, vous aurez sans doute remarqué les effusions de sentiments mais également les descriptions étonnamment précises de la réalité qui y fourmillent. Si vous avez quelques notions des différents courants littéraires, peut-être vous êtes vous demandé s'il s'agissait d'un roman réaliste ou romantique. Si ce n'est pas le cas, ce n'est pas grave, il n'est pas trop tard pour vous poser la question. Je voudrais commencer par rappeler ce qui définit ces deux courants du XIXème siècle.
Le romantisme se caractérise principalement par l'imagination, les sentiments, la mélancolie, l'individualisme et la communion avec la nature. On peut également y retrouver le goût de l'exotisme, des références à l'histoire et l'exaltation du sentiment religieux. Tous les sujets peuvent y être traités et les genres mélangés. Ceci dit, on y aura une préférence pour la chevalerie, le christianisme ou encore les légendes.
Le réalisme, quant à lui, tente de décrire toute la réalité. L'importance de l'aspect matériel des choses (du monde du travail, des affaires, des structures sociales) y est présent. De plus, le cadre est proche du lecteur. Comme dans le romantisme, tous les sujets peuvent être traités. Souvent, ils seront ceux des milieux ouvriers ou paysans jusque là voilés ou des problèmes de société.
Cette mise au point étant faite, vous pouvez vous rendre compte que, tout en étant différents, ces courants se rejoignent sur certains points. C'est pour cette raison que la question formulée ci-dessus mérite réflexion et que je vais tenter de découvrir si ce récit de Balzac appartient plus à un courant ou l'autre.
La principale caractéristique du réalisme est la tentative de décrire toute la réalité. Or, « Le Père Goriot » est loin de manquer de descriptions précises. C'est bien simple, le livre commence par une longue et précise description de la pension dont