Intro :
Le pacifisme est une doctrine ou attitude qui fait de la paix entre les nations un bien qui conditionne tous les autres et qui doit être fondé sur des bases autres que celles de la paix armée. Son objectif est la recherche de la paix internationale par la négociation, le désarmement et la non-violence. C’est au XVIIIème siècle, en France, que l’abbé de Saint-Pierre (écrivain, académicien et diplomate) propose en 1713, dans son Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe, des moyens d’atteindre une paix durable entre tous les Etats chrétiens. Il fut inspiré lors de sa participation à la rédaction du traité de paix d’Utrecht en 1713, qui mit un terme aux douze années de guerre et de souffrances du peuple, engendrées par la succession des Habsbourg. Le philosophe allemand Kant, reprendra ces idées dans son Projet de paix perpétuelle en 1795, en soutenant que : « L’état de paix n’est pas un état de nature, lequel est au contraire un état de guerre, c’est pourquoi il faut que l’état de paix soit institué ». Kant propose de transformer l’état de fait de la paix en état de droit, en créant une instance supérieure juridique (association ou fédération) pour régler les conflits et les rapports entre les Etats. Il faudra attendre la fin du XIXème siècle pour voir apparaître des associations et congrès défendant le pacifisme et, l’année 1919, pour voir se créer la première « société » d’Etats souverains prônant une paix mondiale. Nous allons voir que le pacifisme ne défend pas toujours, son but originel, à savoir, la paix. Pour cela, nous étudierons la contestation de la notion de pacifisme et les limites de ce mouvement.

I) Le pacifisme : une notion contestée

A) L’histoire du pacifisme

Le pacifisme est, avant la fin du XIXème siècle, plutôt désorganisé et limité, même si des congrès pour la paix ont été organisés dès 1843 à Londres. Il n’y a pas encore de réelle prise de conscience quant à la nécessité de l’existence de mouvements et