Le paradoxe de ménon
Socrate nous a appris à rejetter des définitions erronées, comme les multiplicités. Mais comment peut-il être sûr d'avoir trouvé la définition correcte à ce qu'est une définition? Or, Socrate, dans le dialogue de Ménon écrit par Platon, se voit confronté au paradoxe établit par Ménon: Peut-on parvenir à une réponse correcte si on ne la connaît pas? Comment chercher et retrouver dans la sagesse ce que l'on ignore?
Nous verrons dans une première partie quels sont les propos de Ménon et puis de quelle façon Socrate lui réplique.
« Par quel biais vas-tu chercher, Socrate, une chose dont tu ne sais pas du tout ce qu'elle est? » Certes, comment reconnaître ce que l'on ne connaît pas? Ménon pose ici une question logique face aux exposés de Socrate. Ce questionnement peut se résumer en deux parties:
Si l'on sait ce que l'on veut savoir, l'enquête devient inutile.
Si l'on ne sait pas ce que l'on cherche, l'enquête est impossible ou bien inutile « Par quel biais […] que tu ne savais pas? » Mais pourtant, si je sais quelle est la question que je me pose, l'enquête n'est pas impossible, et si je ne connais pas la réponse à cette question, l'enquête n'est pas inutile.
C'est un sophisme, il s'agit d'un discours éristique, une de ces disputations auxquelles les sophistes aimaient se livrer, pro et contra. Ménon argumente qu'on ne peut pas enquêter “Ou même, supposons au mieux que tu rencontres par chance ton affaire […] que tu en savais pas?”. L'argument est trompeur, puisqu'on sait, de fait, qu'on peut chercher des choses. Mais pour avoir une solution complète au paradoxe, il faudrait non seulement une réponse à l'argument de Ménon, mais aussi une réponse à la question initiale. Ainsi, on peut imaginer le procédé suivant: on connaît la question à laquelle on veut répondre (sans connaître la réponse), on suit les procédés apropiés pour répondre des questions de ce type, et finallement on arrive à connaître ce que l'on ne connaissait pas, la