Platon taon cheval
Socrate justifie sa démarche en se comparant à un taon.
« Vous ne trouverez pas facilement un autre homme comme moi, un homme somme toute - et je le dis au risque de paraître ridicule - attaché à la cité par le dieu, comme le serait un taon au flanc d'un cheval de grande taille et de bonne race, mais qui se montrerait un peu mou en raison même de sa taille et qui aurait besoin d'être réveillé par l'insecte. »
PLATON, Apologie de Socrate
Le cheval, c'est la cité à laquelle Socrate est attaché, Athènes, ce sont ces concitoyens. En affirmant que ce cheval est de grande taille et de bonne race, Socrate précise que ses questions n'ont pas pour but de remettre en question les qualités mêmes de ces concitoyens.
Il s'agit simplement de s'attaquer à leur attitude : le fait que le cheval se montre un peu mou signifie que Socrate trouve ses concitoyens un peu endormis sur leurs préjugés, sur des idées qu'ils prennent pour évidentes. Socrate cherche à les réveiller, à faire en sorte qu'ils prennent conscience que certaines de leurs croyances ne sont pas fondées, et qu'ils ne peuvent pas se contenter d'afirmer ce qu'ils pensent sans se questionner et se demander s'ils ont raison de penser ainsi. Or le taon est justement l'animal qui va piquer le cheval et l'empêcher de s'endormir : c'est par ces questions que Socrate cherche à provoquer chez son interlocuteur une réflexion, un